mercredi 31 juillet 2013

G.SNYDER D.REY. V.CHALAMOV

Rester ensemble
apprendre les fleurs
aller leger
j'ai eu dans l'esprit les années éternelles
oui mais les années prennent tout et notre esprit avec
Virgule dixit
J'ai faim !

 Le sentiment le plus proche des os

J’avais peu de chaleur. Peu de chair sur les os. Cette chair ne suffisait que pour la colère, l’ultime sentiment humain. Ce n’est pas l’indifférence, mais la colère qui demeure en dernier, elle est le sentiment le plus proche des os
 Une douleur persistante s’empara de mes muscles. Quels muscles pouvais-je bien avoir à l’époque, je l’ignore ! Mais la douleur était là et elle me mettait en rage, car elle m’empêchait de m’abstraire de mon corps. Et puis je vis surgir autre chose que la colère ou la rage. C’était l’indifférence, l’absence de peur. Je compris que tout m’était indifférent : être frappé ou pas, avoir ou non mon déjeuner, ma ration de pain  Cette indifférence, cette absence de peur jetèrent un pont fragile qui m’éloigna de la mort. La conscience qu’ici on n’allait pas me battre, car ici on ne me battait pas, cette prise de conscience engendra de nouvelles forces et de nouveaux sentiments.

Après l’indifférence vint la peur, une petite peur : la crainte d’être privé de cette vie salvatrice, de ce travail salvateur de bouilleur, du ciel haut et froid et de la douleur persistante de mes muscles épuisés. Je compris que j’avais peur de partir d’ici et de retourner aux gisements d’or. J’avais peur, et voilà tout. De ma vie, je n’avais lâché la proie pour l’ombre. Jour après jour, de la chair repoussait sur mes os. L’envie, tel est le sentiment qui me revint ensuite. Je me mis à envier mes camarades morts, ceux qui avaient péri en 1938. Je jalousai aussi mes voisins vivants en train de manger, de fumer. Mais je n’enviai jamais les gradés, ni le chef de travaux ni le chef de brigade : c’était un autre univers.

L’amour ne me revint pas. Ah, que l’amour est loin de l’envie, de la peur et de la colère ! Comme il n’est pas nécessaire à l’homme ! L’amour survient quand tous les sentiments humains sont déjà revenus. Il survient, il revient en dernier  d’ailleurs, revient-il vraiment ? Mais il n’y avait pas que l’indifférence, l’envie et la peur pour témoigner de mon retour à la vie. La pitié à l’égard des animaux me revint avant la pitié à l’égard de l’homme.

Varlam Chalamov





Tu te plains de ne rien trouver à ton goût ?
Alors, ce sont toujours tes vieilles lubies ?
Je t’entends jurer, tapager, cracher -
J’en perds patience, mon coeur se brise.
Écoute, mon ami, décide-toi librement,
D’avaler un petit crapaud gras,
  vite, et sans y jeter un regard ! -
C’est souverain contre la dyspepsie !


On peut aussi être gâté pour ce qui concerne la clarté des idées. Combien
vous dégoûtent alors les rapports avec ces gens obscurs et nébuleux, qui aspirent
et qui pressentent ! Combien paraît ridicule, sans être réjouissant, leur éternel 
papillonnement, leur chasse perpétuelle, sans qu’ils parviennent véritablement à
voler et à attraper quelque chose ! 


Nietzsche Opinions et Sentences melèes



 Fuge, Tace, Quiesce



Les morts, nous ne pourrions les reconnaître,

Et ceux que Dieu n'a pas voulu nous garder

Se sont même fort bien passés de nous.

Tout est pour le mieux...


  Anna Akhmatova


C'est votre mort à vous, pas celle des autres, qui vous sonne l'âme et rend le son, le ton, de votre musique. Point d'art possible sans danse avec la mort. Les dons ne suffisent pas, le tempérament non plus. Rien. Ce qui n'est point « accordé » par la mort ne vaut rien et sonne toujours faux.Lf celine
 












Sans cesse il n'y a pas de monde au lieu où nous vivons. Sans cesse la figure du monde est passée. Sans cesse le langage fait défaut. Sans cesse celle qu'on aime se réduit à un rêve. Sans cesse les souvenirs ne sont que des pierres."
Pascal Quignard. Le nom sur le bout de la langue.











Quand le mental reconnait son impuissance à résoudre l'apparent manque de bonheur, le mécanisme de la recherche s'effondre et le bonheur que nous sommes depuis toujours se révèle.

 Forcer la vie à s'adapter à vos idées mortes et à vos hypothèses est votre difficulté fondamentale.


L’homme est assez fier du spectacle qu’il donne sur la Terre et, pourtant, à l’exception de quelques mouches, le public ne vient pas.
Retour de voyage
Les yeux horizontaux le nez vertical les mains vides (mo) (~) -8

Le pouvoir de l'attention



L'attention met en lumière et ainsi, permet La vision.

L'attention ne crée rien, n'invente rien, n'apporte rien de nouveau,
mais permet au non-regardé d'être vu !

Pareille à la torche du geolier qui, braquée sans sommation
réveille en sursaut Ce qui sommeille en nous;
Elle permet, déclics, réalisations, aperçus, prises de conscience,
éveils, réveils, ouvertures, résonances ... d'une réalité toujours là



Orientée vers Ici,  c'est La rencontre avec Noùs-même



Juste témoin

Aller à la rencontre de soi-même
Se tourner vers l'intérieur
Dans la paix et le calme,
détendu et joyeux,
Observer ...

Entre vigilance et abandon,
curiosité et laisser-faire,
attention et ouverture,
Accueillir ...

Sans condamner,
repérer les sensations, pensées, sons, ressentis.
Percevoir tout ce qui vient
et tout ce qui va ...

Et dans cette vigilance active et indulgente,
Se réaliser témoin
Simple témoin de la vie qui apparait et disparait ...


Silence attention. Patience
Impermanence. Énergie. Compréhension. Générosité

Éveil soudain suivi de culture graduelle ». Et nombre de maîtres chan, après avoir connu un Eveil soudain, ont passé de longues années en retraire pour stabiliser cet aperçu avant de devenir des maîtres qualifiés ».

Une bonne règle de vie : remettre toujours au lendemain. Les corvées se dévorent elles-mêmes

Le dernier billet que j'ai reçu faisait sentir toute l'amertume de cette  dernière goutte de la vie qu'i nous faudra tous épuiser l
Frère humain.
Le monde est aveugle et tu viens bien de lui...


Une bonne règle de vie : remettre toujours au lendemain. Les corvées se dévorent elles-mêmes

Dans l'ombre, il reste des hommes remarquables, les premiers, peut-être, qui se défient d'eux-mêmes et qu'on n'utilisera jamais.,



Il faut faire vite ce qui ne presse pas pour pouvoir faire lentement ce qui presse » ou encore : « À côté du noble art de faire faire les choses par les autres, il y a celui, non moins noble, de les laisser se faire toutes seules



Je ne réfléchis pas : je regarde et laisse les choses me toucher les yeux
 Pour etre heureux comme un roi, il suffit de mener une vie simple comme bonjour.

 Voici la seule manière d'aborder la situation avec humilité. Vous vous mettez totalement à la disposition de la situation sans rien vouloir sans rien demander. Quand vous ne demandez pas, ne voulez pas, une sorte de révélation se fait.

Je ne suis qu'un phénix d'égoisme, solitaire, haut perché. Je me nourris de mes parfums. Mais, surtout, je m'ennuie, je m'ennuie. Le feu de mon bucher est bien long à prendre.

Quand cesse la demande, la grace opère réellement


-- Tout est dit.

-- Oui, mais on le dit trop.


 La lutte silencieuse des morts dans notre souvenir. Ils ne se battent pas. Ils s'écartent sans bruit les uns les autres, avec une force irrésistible.



Un jour, je crois au progrès humain, je l'appelle de toutes mes forces ; les six autres jours, je me repose.


J'ai l'air de vivre au jour le jour, ? en décousu ?, et pourtant je suis une ligne de conduite très droite et très précise : donner tout le bonheur matériel possible à ma femme et à mon enfant, me contenter pour ma part du moins possible, et arriver à ceci : que mon nom sonne un peu comme un grelot de cuivre.



Dans l'ombre, il reste des hommes remarquables, les premiers, peut-etre, qui se défient d'eux-memes et qu'on n'utilisera jamais.,



Finalement, ce qu'on appelle yoga en  inde c'est uniquement cela! Apprendre à sentir, à écouter, à gouter, sans toucher à ce que l'on touche, à ce que l'on goute. A ce moment la sensation a un pouvoir immense, elle peut complètement se libérer.



L'homme se dépeint par quelques mots qu'il laisse échapper. Dès qu'il fait une phrase entière, il ment.


J'aurai eu une vie d'égoisme, et je pourrai dire, cependant, qu'il a ses limites : il y a des minutes où l'on y renonce


La vérité, c?est qu?on ne sait
comment nommer ce qui vous pousse.
Quelque chose en vous grandit et
détache les amarres, jusqu?au jour où,
pas trop sur de soi, on s?en va pour de
bon.
    Un voyage se passe de motifs. Il ne
tarde pas à prouver qu?il se suffit à lui-
meme. On croit qu?on va faire un
voyage, mais bientot c?est le voyage qui
vous fait, ou vous défait.
Nicolas bouvier

Regarder l'homme en naturaliste, et non en psychologue romanesque. L'homme est un animal qui ne raisonne presque pas.

Pourquoi se déplacer ? D'une certaine hauteur de reve, on voit tout.





La mort dès  qu' on  l'envisage bien est  douce à comprendre. J.r.

De là  ou il voit les êtres il est comme effrayé  de leur  petitesse. Treville.

Decembre 1439 une lumière intellectuelle infinie embrasse le présent comme le passé ce qui est vivant comme ce qui est mort comme la lumière physique est l'hypostase de toutes les couleurs .nicolas de cuse

On n'aime jamais personne on n'aime que des qualitées. Pascal

A tout instant le hasard nous envoie promener en profitons nous? .p.m.

Au regard de cette symétrie qui travaille sur les ames d'hommes endormis et embrasse des continents et des siecles il me semble que les livres les religions et les etres ne sont rien.

Tuer fait revenir les morts, plus que jamais.
Johan Theorin (L'Heure trouble)


Quoi qu’ils puissent en dire, nombreux sont ceux qui trouvent tout à fait leur compte dans l’aliénation à la vie domestique et familiale d’une liberté dont ils ne sauraient que faire. Changer le joint, l’ampoule repeindre les murs de la chambre que sais-je ? élaguer le prunus ou bien attendre un peu en comptant sur la mort prochaine pour nous épargner ces corvées ?
Eric chevillard

La grande fatigue de l'existence humaine n'est peut-être en somme que cet énorme mal qu'on se donne pour demeurer vingt ans, quarante ans, davantage, raisonnable, pour ne pas être simplement, profondément soi-même, c'est-à-dire immonde, atroce,
 absurde. Cauchemar d'avoir à présenter toujours comme un petit idéal universel, surhomme du matin au soir, le sous-homme claudicant qu'on nous a donné.
L.f celine


Je ne puis tenir registre de ma vie par mes actions,
fortune les met trop bas;
je les tiens par mes fantaisies.
Montaigne


La plus grande résistance exterieure avec la moindre résistance interieure.
Soljenistine


Livrons-nous à l'universelle loi d'éparpillement.
 Meilleurs deviendront les hommes
et plus l'homme s'affadira.


 Il faut que je me résigne à aimer mon fils par esprit de famille, car il a un cerveau d'étranger. Non seulement il n'est pas artiste, mais il travaille -- et trop -- pour des raisons que je ne devine pas. Il ne me donne même pas l'impression d'aimer le travail.





Je vous assure que la bêtise a une espèce d'odeur qui sort d'elle-même. L'homme n'a pas besoin de parler.
J.renard







Il ne faut pas dire toute la vérité, mais il ne faut dire que la vérité. J renard
C'est difficile d'être bon quand on est clairvoyant.
 Je connais mon chemin, comme un ruisseau, le sien ...j renard








 Aujourd’hui même je suis sorti des difficultés qui m’embarrassaient, ou plutôt j’ai écarté ces difficultés, car elles n’étaient pas au dehors, mais au dedans de moi-même, dans mes jugements.
Marc aurele            

Je me mets en quatre pour éviter de rendre service. Jules renard


 « Mal élevé comme il n’est pas permis de l’être, pingre, sale, insolent, subtil, saisissant les moindres nuances, hurlant de bonheur devant une outrance ou une plaisanterie, intrigant et calomniateur… tout en lui était charme et répulsion. Un salaud qu’on regrette. »


Leurs âmes noires comme des puits. Quand c'est bien calme, on voit une étoile au fond : c'est rare.



Si ton oeil est simple alors ton corps est dans la lumière.
L'oeil est la lampe du.corps .matthieu VI 22


Il est pour la liberté, mais il est de ces hommes dont la nullité donnerait envie de vivre avec des esclaves plutôt qu'avec lui. J. Renard


La vraie paresse ne consiste pas seulement à detester le travail mais à aimer l'oisiveté pour elle même en la suçant comme une pilule d'opium. P Morand


L'attention DETENDUE à l'instant présent est la porte la mémoire l'obstacle le savoir le fardeau
Tant pis ou tant mieux c'est selon













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